Fragments

    Le paysage est, à mon sens, une vision subjective et transcendée d’un monde intérieur. Les objets se perpétuent dans l’accumulation et dans « l’horreur du vide », cela exige une présence permanente de plusieurs éléments notamment la lettre qui se métamorphose à partir de sa propre structure pour prendre une nouvelle signification telle une figurine humaine ; cela exige une action et un mouvement. Avec l’effet gestuel, la lettre offre une grande possibilité de passage d’une structure à l’autre, elle est également, comme le signe, d’une morphologie fort maniable. Autrement dit, elle détermine l’aspect architectonique de l’objet imagé et métaphorique sous formes de lignes verticales, horizontales, droites, courbées etc. La lettre échappe, ici, à la fonction purement calligraphique, car la démarche du calligraphe consiste à travailler dans un cadre rigoureux des styles et des écoles.

    Je remplis mes toiles jusqu’à saturation, ensuite j’élimine et je nettoie le support qui devient un palimpseste chargé de suggestions sans fin.

Abdallah Sadouk, Saint-Ouen, décembre 2002



Composition V - Aquarelle 12,5x33 cm. 1988

Composition V - Aquarelle 12,5x33 cm. 1988

© Selma Sadouk